Frasnay |
Murs peints d'ici et d'ailleurs . D'hier et d'aujourd'hui . A boire, ou à manger. Pour la semaine ou le week -end.
vendredi 30 mai 2014
FORVIL (2)
Voyez donc , gentes dames et nobles messieurs, cette Forvil typique, sise à Frasnay à la sortie de Chatillon en Bazois, sur la route qui mène à Chateau-Chinon.
Juste en face sur le mur de la maison opposée, il y a une autre pub très.. classique, mais étrange... dont je vous parlerai....
peut être la semaine prochaine.
jeudi 29 mai 2014
FORVIL (1)
Je vous l'avais annoncé le mois dernier : après celui-ci et celui-là nous allons consacrer quelques billets aux Forvil de la Nièvre et des alentours.
D'abord, une petite escapade sur l'autre rive, dans le Cher voisin, pour cette publicité d'un format inhabituellement petit, qui n'a pas permis d'y caser le péremptoire "Exiger la brillantine Forvil"
D'abord, une petite escapade sur l'autre rive, dans le Cher voisin, pour cette publicité d'un format inhabituellement petit, qui n'a pas permis d'y caser le péremptoire "Exiger la brillantine Forvil"
vendredi 23 mai 2014
Arrêt Café.
Il viennent de débarquer le 6 juin 1944 sur la plage de "Sword Beach", et vont relever le major John Howard, parachuté dès minuit pour tenir le pont de Bénouville, (depuis nommé Pegasus Bridge, surnom de la 6ème Airborne, dont ces commandos faisaient partie).
Pegasus Bridge 1er mai 2014 |
Café Gondrée, 1er mai 2014 |
Cet établissement est aussi connu pour une autre raison qui intéresse davantage les photographes et autres bloggeurs en murs peints, Voici pourquoi...
La propriétaire du café Gondrée, premier bâtiment libéré donc par les Alliés en 1944, s'oppose dans les années 80 auprès des tribunaux à l'exploitation commerciale d'une carte postale repésentant son établissement .
La Cour d'appel de Caen rejète sa demande, la photo étant prise depuis le domaine public; mais la Cour de cassation, par l'arrêt du 10 mars 1999, lui donne finalement raison « l'exploitation du bien sous la forme de photographies porte atteinte au droit de jouissance du propriétaire »
(N.B.: Le propriétaire n'a donc pas à prouver l'existence d'un quelconque préjudice.)
Cette jurisprudence favorable incite alors moult propriétaires (et leurs avocats...)à tenter leur chance et à noyer les tribunaux sous des recours contre l’exploitation de photos représentant des biens de toute nature: maisons de tailles variées, bateaux à voiles et à moteur, arbres, champs cultivés ou non, voire simple barque.
Face à ce tsunami de procédures, les juridictions dites "du fond" (tribunaux d'Instance et d'Appel) décident d'entrer en résistance, face à la position de principe de la Cour de Cassation.
Le 2 mai 2001, cette dernière commençe donc le "rétropédalage juridique" par un nouvel arrêt dans l'affaire dite "du Roch Arhon".
Ce procès est intenté par le propriétaire de cet îlot dont on voit des images un peu partout .
Le Comité régional du tourisme de Bretagne utilise une photo de la maison. La société propriétaire s'oppose à cette utilisation, arguant de son « droit absolu de propriété » et prétendant que l'utilisation porte « atteinte à l'intimité des habitants de l'îlot ». Elle obtient gain de cause en première instance comme en appel. (les tribunaux restant dans la logique de l'arrêt Gondrée.)
Mais la Cour de Cassation renverse alors sa propre jurisprudence en demandant de « [...] préciser en quoi l'exploitation de la photographie [...] porte un trouble certain au droit d'usage ou de jouissance du propriétaire »
L'exploitation commerciale de l'image du bien n'est plus suffisante pour constituer une atteinte au droit de propriété. Il faut dorénavant prouver qu'elle cause un trouble aux propriétaires.
Le "coup de grâce" est donné en 2004: Une société immobilière diffuse un dépliant destiné à la promotion d’une nouvelle résidence à Rouen. Ce dépliant comporte la photo de l’Hôtel de Girancourt, bâtiment historique mitoyen, afin de valoriser l’environnement de la résidence.
Les propriétaires de l’Hôtel assignent la société en justice. Ils ont été déboutés en première instance et en appel. La Cour de Cassation va confirmer l’arrêt de la Cour d’appel de Rouen : "Attendu que le propriétaire d'une chose ne dispose pas d'un droit exclusif sur l'image de celle-ci ; qu'il peut toutefois s'opposer à l'utilisation de cette image par un tiers lorsqu'elle lui cause un trouble anormal ".
La Cour estime que dans cette affaire un tel trouble n'est pas établi. Une nouvelle fois, la Cour de cassation prend le contre-pied de sa décision du 10 mars 1999 sur le café Gondrée.
Mais elle passe surtout de la notion de « trouble certain » à celle de « trouble anormal » Voilà pourquoi l’image extérieure d'un bien est depuis 2004 détachée du droit de propriété. L’utilisation de cette image est libre, y compris pour nous pauvres amateurs, dès lors qu’elle est prise depuis un lieu accessible à tous, sous la double réserve soit du trouble anormal soit de la propriété intellectuelle des architectes, qui ressort d'un autre domaine du droit .
Mais la Cour de Cassation renverse alors sa propre jurisprudence en demandant de « [...] préciser en quoi l'exploitation de la photographie [...] porte un trouble certain au droit d'usage ou de jouissance du propriétaire »
L'exploitation commerciale de l'image du bien n'est plus suffisante pour constituer une atteinte au droit de propriété. Il faut dorénavant prouver qu'elle cause un trouble aux propriétaires.
Le "coup de grâce" est donné en 2004: Une société immobilière diffuse un dépliant destiné à la promotion d’une nouvelle résidence à Rouen. Ce dépliant comporte la photo de l’Hôtel de Girancourt, bâtiment historique mitoyen, afin de valoriser l’environnement de la résidence.
Les propriétaires de l’Hôtel assignent la société en justice. Ils ont été déboutés en première instance et en appel. La Cour de Cassation va confirmer l’arrêt de la Cour d’appel de Rouen : "Attendu que le propriétaire d'une chose ne dispose pas d'un droit exclusif sur l'image de celle-ci ; qu'il peut toutefois s'opposer à l'utilisation de cette image par un tiers lorsqu'elle lui cause un trouble anormal ".
La Cour estime que dans cette affaire un tel trouble n'est pas établi. Une nouvelle fois, la Cour de cassation prend le contre-pied de sa décision du 10 mars 1999 sur le café Gondrée.
Mais elle passe surtout de la notion de « trouble certain » à celle de « trouble anormal » Voilà pourquoi l’image extérieure d'un bien est depuis 2004 détachée du droit de propriété. L’utilisation de cette image est libre, y compris pour nous pauvres amateurs, dès lors qu’elle est prise depuis un lieu accessible à tous, sous la double réserve soit du trouble anormal soit de la propriété intellectuelle des architectes, qui ressort d'un autre domaine du droit .
Repos!.....
Merci à Jojo , qui a reconnu ,au passage fortuit devant le café Gondrée, l'un des sujets fétiches de ses cours de Droit.
mercredi 21 mai 2014
Total Valentine
En arrivant sur Sword Beach, à l'extrémité Est des plages du débarquement.
Ce billet est, finalement, simple. Et très reposant.
Vous allez avoir bien besoin de ce repos, car pour le prochain ,il va y avoir du taf!!....
Vous allez avoir bien besoin de ce repos, car pour le prochain ,il va y avoir du taf!!....
vendredi 16 mai 2014
Cinzano
Trouville |
Il est donc l'auteur de cette affiche Cinzano:
mardi 13 mai 2014
La vie d'un pignoniste: dernière (?) partie
Le Pont-Carreau |
Les donneurs d'ordre ne sont généralement pas directement ces entreprises , mais des agences de pubilicité et de communication, ces dernières gérant donc le graphisme mais aussi , le cas échéant la pose et la fixation de panneaux , ou encore leur éclairage, sous-traités à des entreprises spécialisées.
Challuy |
Sur ce mur le Logo MINI légèrement en relief est sur une base métal.
Challuy, Faubourg de Lyon |
Faubourg de la Baratte Nevers |
Aujourd'hui la société de J .Mazzetta "tourne" bien, avec 2 personnes : lui même et Sandrine son bras droit. Elle a 20 ans d'expérience en graphisme après s'être formée "sur le tas" chez un étalagiste. Un apprenti peut venir se joindre à eux. Dans les tiroirs de l'atelier, quai de la Jonction, on découvre de vieux pinceaux aux formes étranges. Certains ont 3 têtes et il n'est pas exclu de vous expliquer un jour à quoi ils peuvent bien servir . Un cagibi abrite un tabouret usé recouvert de peinture, récupéré des anciennes Pub Berthelot . .... Pignoniste un jour, pignoniste toujours! Merci à Joël Mazetta et à son aide Sandrine pour le temps qu'ils m'ont consacré dans leur emploi du temps chargé, et pour avoir ouvert l'armoire aux souvenirs. Au sens propre comme au sens figuré.
lundi 12 mai 2014
Rivalité
vendredi 9 mai 2014
mardi 6 mai 2014
La vie d'un pignoniste: la suite de l'interview
Après un Service Militaire éprouvant où il fut successivement coiffeur ( pour hommes...) , cuisinier puis Chauffeur du Colonel,. il va exercer quelque temps comme "pigiste" pour Kriloff , un peintre décorateur du Creusot d'un certaine notoriété. C'est ce dernier qui lui mettra le pied à l'étrier en lui dénichant son premier emploi fixe.Nous sommes en 1984 , et Joël Mazzetta va donc débuter sa carrière de pignoniste chez Pub Berthelot. Malgré sa formation poussée, il est loin de l’excellence professionnelle, qu’il considère avoir acquis après seulement une dizaine d'années de pratique. D'ailleurs, à quoi reconnait-on qu'un peintre a la maitrise de son art? Quand après quelques semaines de vacances, le peintre n’a besoin de quelques jours d’entrainement sur des sujets simples pour se « refaire la main » et peut attaquer directement la réalisation de motifs complexes.
La réalisation d’un mur peint se faisait en principe à 3 pour plus d’efficacité. La première personne (M. Berthelot lui-même , puis plus tard M. Mazzetta) réalise le traçage , qui consiste à positionner et repérer lettres, logos ou dessins sur le mur, en général à partir d’un quadrillage. Puis les lettres et logos sont filés : avec une petite brosse mince à long manche et à poils courts (moins de 1 cm ) et d’une règle, l’aide trace rapidement les contours. Tout çà se fait à l’œil … et en hauteur…. Sujets à la tremblote, au strabisme, ou au vertige: s’abstenir…
Un troisième larron (parfois un apprenti) effectue alors le remplissage des motifs délimités avec la couleur adéquate. Certains d'entre eux, comme Alain Signoret, deviendront aussi peintres en lettres dans la région.
Ce système -notamment avec l’étape du filage- permet de réaliser rapidement de grands formats. Pour M Mazetta, la différence entre un peintre pignoniste et un peintre en lettres se situe justement dans la taille des sujets traités, atteignant parfois un quinzaine de m2, voire plus .
Ceux qui travaillent seuls – comme Christian Souverain, un peintre en lettres en activité à la même époque- sont limités à des sujets moins spectaculaires. Idem pour ceux qui ne filent pas et qui perdent beaucoup de temps à peindre droit et sans bavures directement par surfaces.
J. Mazetta réalisera (entre autres) beaucoup de publicités Igol (comme ci-dessus)et des pignons pour des enseignes de bricolage encore bien visibles de nos jours. (Personnellement je trouve son style assez reconnaissable avec un lettrage toujours très net, sûrement dû à sa technique du filage. Et quand il y a des personnages leur réalisation fait assez "bande dessinée Marvel") .
Joël Mazzetta deviendra progressivement le chef d’atelier des Pub Berthelot. Pendant son séjour dans cette entreprise; Il aura vu arriver des innovations technologiques qui modifieront la façon de dessiner. La première dès le début des années 80 est … le rétroprojecteur. Il permet de reproduire à l’échelle logos et lettrages , ce qui se faisait auparavant de façon parfois approximative ( selon le talent du peintre... ou carrément au letraset.
Voyez ,tiré du site Ghostsigns, un exemple contemporain du procédé).
A la fin des années 80 les adhésifs offriront également des possibilités esthétiques supplémentaires. Puis viendra le scanner. (M Berthelot sera aussi un des premiers à s’équiper en numérique ) Les premiers exemplaires livrés par Star Color sont lents et émettent un bruit de crécelle. Il en coute 40 000 F de l’époque (soit environ 9000€ d'aujourd'hui). Le représentant de la marque est un ancien peintre en lettres avec un handicap au bras droit . Il vante les mérites de sa machine en assurant que pendant que la machine grinçante progresse, ligne après ligne, le patron » gagne de l’argent » . Et il joint le geste à la parole de son bras atrophié, comme s'il alignait des billets de banque .
La Société des Pub Berthelot aura compté jusqu’à sept peintres.
En novembre 1999 Jean-François Berthelot qui , entre temps, a déménagé pour des locaux plus grands sur la Zone Industrielle, vend sa société à un entrepreneur de Gien. Des désaccords avec ce dernier entraineront Joël Mazzetta à se mettre à son compte en 2001, entrainant avec lui la moitié de la clientèle des ex-Pub Berthelot, qui fermeront d'ailleurs peu après.
....la suite , bientôt.
La réalisation d’un mur peint se faisait en principe à 3 pour plus d’efficacité. La première personne (M. Berthelot lui-même , puis plus tard M. Mazzetta) réalise le traçage , qui consiste à positionner et repérer lettres, logos ou dessins sur le mur, en général à partir d’un quadrillage. Puis les lettres et logos sont filés : avec une petite brosse mince à long manche et à poils courts (moins de 1 cm ) et d’une règle, l’aide trace rapidement les contours. Tout çà se fait à l’œil … et en hauteur…. Sujets à la tremblote, au strabisme, ou au vertige: s’abstenir…
Un troisième larron (parfois un apprenti) effectue alors le remplissage des motifs délimités avec la couleur adéquate. Certains d'entre eux, comme Alain Signoret, deviendront aussi peintres en lettres dans la région.
Ce système -notamment avec l’étape du filage- permet de réaliser rapidement de grands formats. Pour M Mazetta, la différence entre un peintre pignoniste et un peintre en lettres se situe justement dans la taille des sujets traités, atteignant parfois un quinzaine de m2, voire plus .
Saint Benin D'Azy |
Ceux qui travaillent seuls – comme Christian Souverain, un peintre en lettres en activité à la même époque- sont limités à des sujets moins spectaculaires. Idem pour ceux qui ne filent pas et qui perdent beaucoup de temps à peindre droit et sans bavures directement par surfaces.
J. Mazetta réalisera (entre autres) beaucoup de publicités Igol (comme ci-dessus)et des pignons pour des enseignes de bricolage encore bien visibles de nos jours. (Personnellement je trouve son style assez reconnaissable avec un lettrage toujours très net, sûrement dû à sa technique du filage. Et quand il y a des personnages leur réalisation fait assez "bande dessinée Marvel") .
Voyez ,tiré du site Ghostsigns, un exemple contemporain du procédé).
A la fin des années 80 les adhésifs offriront également des possibilités esthétiques supplémentaires. Puis viendra le scanner. (M Berthelot sera aussi un des premiers à s’équiper en numérique ) Les premiers exemplaires livrés par Star Color sont lents et émettent un bruit de crécelle. Il en coute 40 000 F de l’époque (soit environ 9000€ d'aujourd'hui). Le représentant de la marque est un ancien peintre en lettres avec un handicap au bras droit . Il vante les mérites de sa machine en assurant que pendant que la machine grinçante progresse, ligne après ligne, le patron » gagne de l’argent » . Et il joint le geste à la parole de son bras atrophié, comme s'il alignait des billets de banque .
La Société des Pub Berthelot aura compté jusqu’à sept peintres.
En novembre 1999 Jean-François Berthelot qui , entre temps, a déménagé pour des locaux plus grands sur la Zone Industrielle, vend sa société à un entrepreneur de Gien. Des désaccords avec ce dernier entraineront Joël Mazzetta à se mettre à son compte en 2001, entrainant avec lui la moitié de la clientèle des ex-Pub Berthelot, qui fermeront d'ailleurs peu après.
....la suite , bientôt.
dimanche 4 mai 2014
Deauville
Pratiquement impossible de trouver un seul mur peint à Deauville: les règlements municipaux sont si stricts que la simple envie de repeindre ses volets ou de ravaler sa porte de garage nécessite une autorisation écrite de la Mairie. Faute de quoi la police municipale débarque dans l'heure (un voisin vous aurait il dénoncé?) et vous fait stopper les travaux manu -militari. Donc ici, ni populaire Dubonnet, ni Atlantic pour (bien) laver son (beau) linge en famille. Même les établissements bancaires n'ont pas droit de cité. En cherchant bien on arrive à trouver quand même une ancienne Suze , sur un pignon haut , place de Morny... Mais c'est peu pour une ville de cette taille.
J'ai réussi aussi à prendre ce petit encart Ouest France sur le front de mer.....qui doit être classé comme faisant partie intégrante du décor des bains Art Déco. (mosaïques de Gentil et Bourdet..)
Par contre, quand le Normandy, le plus célèbre palace de la ville, rénove sa toiture, bâches et filets de protection sont décorés par des trompe l'oeil du meilleur effet.
J'ai réussi aussi à prendre ce petit encart Ouest France sur le front de mer.....qui doit être classé comme faisant partie intégrante du décor des bains Art Déco. (mosaïques de Gentil et Bourdet..)
Par contre, quand le Normandy, le plus célèbre palace de la ville, rénove sa toiture, bâches et filets de protection sont décorés par des trompe l'oeil du meilleur effet.